De jeunes philosophes descendent dans la rue.
- Est Républicain - Karine FRELIN
- 1 juil. 2015
- 2 min de lecture
La première fut la bonne : les 20 jeunes disciples de l’atelier philo de Laurent Desplancques, prof d’histoire-géo au collège Vauban, ont transformé l’essai hier après-midi sur la place d’Armes à Belfort : ils sont allés à la rencontre des passants sans peur et sans reproche. Du moins, pas trop de refus de parler de la part des promeneurs pris au débotté par ces grands adolescents. Ces derniers avaient cependant préparé des listes de questionnements, sur le bonheur, la connaissance de soi, le féminisme, la liberté, et au fil des rencontres, ils ont appris à aborder des inconnus « en leur expliquant quel est notre but : discuter avec eux », prévient Lena qui avoue avoir eu « peur, au début, d’aller au-devant des gens, notamment les jeunes ».
Ce défi lancé à eux-mêmes n’avait pas d’autre objectif que de découvrir et/ou faire découvrir combien notre capacité à réfléchir sur le sens de la vie nous habite tous.
Et cet atelier philo suivi tout au long de l’année en 4e et 3e , et même en 5e pour Arthur, le benjamin, « nous a ouverts, alors qu’asvant, on répondait « oui » ou « non » aux profs, aux parents, sans argumenter », remarque Lua. À ses côtés, Delphine l’assure : « Ça nous incite à nous poser des questions et anticiper la philo en terminale. Pour aborder les autres, je n’ai, quant à moi, pas trop de limites en terme de ridicule ». Lua ajoute que cette sortie dans la rue devrait avoir une autre vertu : « Changer la vision de notre génération qu’on a toujours tendance à croire collée à notre portable ».
Ils ont oublié ce dernier durant tout l’après-midi, à tel point qu’il était même bien difficile de les stopper « in fine ». Une jolie leçon de vie illustrée, comme sur leur tee-shirt, par la citation de Nietzsche : « Deviens ce que tu es ».
Karine FRELIN